Dans les sociétés négro-africaines, le problème de la terre a toujours revêtu une dimension mystique. En Afrique de l’ouest, comme dans le reste de l’Afrique, la terre a, certes, une valeur marchande, mais elle est surtout un objet de sacralisation. Ainsi, son mode d’appropriation, de transmission et de gestion est toujours conçu autour des croyances, mythes et tabous qui remontent à la nuit des temps. Les enjeux du régime foncier sont donc énormes. Ils sont à la fois politiques, économiques et sociaux. L’accumulation d’institutions et de mesures d’intervention reflète des priorités et des politiques publiques différentes. Elle empêche le régime foncier de fonctionner de manière efficiente. Il s’y ajoute la lourdeur des procédures administratives qui ne contribue nullement à la transparence des opérations foncières et à l’accessibilité aux sols. Une gouvernance foncière d’envergure s’impose donc non seulement pour moderniser et adapter les textes au contexte actuel mais, surtout, pour favoriser l’accessibilité à la propriété et assurer la promotion d’une politique foncière dynamique associant l’État, les collectivités territoriales et les populations concernées.