Cet ouvrage sur le Saalum interroge l’histoire de cet espace, de son peuplement, et son rôle dans les dynamiques de changement en Sénégambie de manière générale et l’espace entre les cours d’eau du Saloum et de la Gambie de manière plus spécifique. Contrairement aux autres États précoloniaux de la région, dont la structuration est antérieure aux contacts entre l’Europe et l’Afrique, au début des temps modernes, le Saalum, espace politique, ne s’organise que vers la fin du XVe siècle, concomitamment à ces contacts et relations. Ce royaume est alors un bon moyen d’explorer les processus endogènes de structurations sur la base des discours locaux, sans ignorer les versions internes et externes nées de ses contacts avec les Etats voisins mais aussi des visiteurs européens. Finistère de plusieurs mouvements migratoires, cet espace a été aussi une terre de refuge. Ce livre apparaît avant tout comme une analyse des processus de fragmentation et d’osmose et des dynamiques qui ont été à l’origine de ces processus. Sa spécificité réside dans le fait que l’essentiel de la documentation est constituée par les discours que les populations ont de leur passé (traditions orales, divers discours sur le passé, discours mémoriels, mythes, chants populaires, dictons, sans oublier la toponymie, l’ethnonymie, l’hydronymie, etc.). C’est là un ensemble de textes dont la déconstruction permet à l’auteur de dresser un schéma général de ce qui a pu ou dû être les grandes tendances de l’histoire de cet espace et de ses populations.