L’écriture littéraire rappelle à tout point celle d’Abdoulaye Sadji et d’Ousmane Socé, tous des pontins. C’est la marque de cette prestigieuse école qui formait les cadres indigènes de l’époque. Bien que court et dense, le texte entre en résonance avec le récit d’Amadou Mapaté Diagne, instituteur aussi, intitulé Les trois volontés de Malic. On pourra lire entre les lignes les trois volontés de Boubou SALL à travers son récit de voyage : l’amour sacré de la famille, l’amour viscéral du service accompli avec compétence, l’amour infaillible pour la République. Décidément, tout est amour fusionnel chez cet instituteur-écrivain à la plume digne des élèves formés à l’école de Mamadou et Bineta de Davesnes. L’écrivain, dans la progression textuelle de son récit, nous fait découvrir successivement le Fouta au bord du fleuve avec la joie d’être toujours entouré par des parents et amis, la vie saint-louisienne avec ses douceurs, la Casamance par le voyage de Dakar à Oussouye, le voyage en Méditerranée pour une carrière militaire… Au retour, il a exercé le métier de ses rêves, celui d’éducateur doublé d’un instituteur à la volonté exceptionnelle de former la jeune génération, relève de demain. Boubou SALL est un soldat de l’Éducation dont la plume force l’admiration. Lire ce texte d’instituteur de la coloniale donnera beaucoup à réfléchir à la jeune génération sénégalaise.