Cet ouvrage fait le point sur les genres polémiques pour en redéfinir les contours et les relations, mais aussi pour préciser ce qui fait la particularité de chacun d’eux. En partant d’un corpus composé des œuvres (Éloge de la folie, Discours de la servitude volontaire, Essais) de trois auteurs humanistes de la Renaissance (Érasme, La Boétie et Montaigne), il aborde, d’abord, la problématique complexe des rapports entre l’écriture polémique, l’éthique et certains systèmes idéologiques et culturels, avec comme toile de fond la quête ontologique. Redéfinissant les frontières entre la morale et l’éthique, l’étude explore ensuite les conditions qui permettent d’appliquer à l’art les deux concepts majeurs de conviction et de responsabilité. Essentiellement, cinq figures sont au centre de la mise en scène ironique et chaotique de la folie humaine. Il s’agit du tyran, du courtisan, du peuple, du sage et du théologien. Dans cette célébration kaléidoscopique et ondoyante de l’être et du paraître, l’analyse se focalise, enfin, sur la complexité et la subtilité de la persuasion littéraire et postule une forme d’humanisme, à niveau d’homme, qui se focalise surtout sur une éthique de l’humilité.