Le Nègre au XIXe siècle,
ISBN : 978-2-36895-061-6Si les Africains ressassent l’histoire, c’est parce qu’ils sont convaincus que la leur n’est pas correctement restituée, du moins elle n’est pas reconnue comme elle aurait dû l’être. Pis encore, elle est considérée comme étant responsable de la situation calamiteuse dans laquelle ils vivent aujourd’hui. C’est comme si une forme de malheur avait pris place confortablement dans l’inconscient collectif noir. La coïncidence entre le sens du mot noir et l’existence d’êtres humains à la peau noire est le début de cette formidable affection. Cette coïncidence sera exploitée, depuis le premier contact avec les autres peuples, au détriment de l’homme noir. Le noir signifie nègre, malheur, méchant, mauvais, mort, angoisse, diable... L’espoir est permis malgré tout avec la culture au véritable sens du terme : celle qui s’oppose à l’obscurantisme, à l’ignorance et à la mégalomanie humaine. Celle qu’il ne faut point réduire à l’activité artistique mais celle qui l’englobe avec l’activité agricole, la connaissance ; la culture manuelle et technique qui transforme le monde afin de l’adapter humainement à nos besoins ; la culture civique et intellectuelle ; la culture religieuse et spirituelle. Bref, celle qui est au début et à la fin de toute aventure humaine. Quand on parle de richesse africaine, ce sont souvent les ressources naturelles du sous-sol qui sont citées. En réalité, la richesse africaine est humaine et incommensurable. Le meilleur investissement dont nous pouvons voir les résultats en 10 ans c’est l’éducation ou la culture.
